L’aéroclub Marcel Dassault Provence existe depuis 1976. Au début, les avions étaient basés à Istres sur la base aérienne. Elle était ouverte le week end et on pouvait voler le dimanche en famille ou entre amis depuis Istres. L’entretien des avions était assuré par nos soins, y compris les GV. Une personne établissait la liste des travaux et commandait les pièces nécessaires.
Dès les années 1970 des rencontres entre les aéroclubs Dassault Istres – Mérignac – Paris – Seclin – Biarritz et Toulouse étaient organisées par ceux qui recevaient. C’était une période où les Allemands de Dornier étaient en déplacement à Istres et ils ont demandé de se joindre à nous. C’est ainsi que ne nombreux voyages vers l’Allemagne ont pu se faire avec Dornier Munich, Freidishaffen puis avec Mercedes MBB.
La flotte de l’aéroclub a connu des MS880, HR100, MS893, HR2112, PA 23, Mooney S21, ATL, DR400 et DR221
A partir de 1979, nous nous sommes installés sur la plateforme de Salon-Eyguières. Nous avons pu continuer à assurer les maintenance pendant quelque temps mais il était plus difficile de trouver des volontaires, on s’est donc limité aux visites 50 heures et 100 heures. Les mécanos attitrés étaient des mécanos Dassault.
Dassault Aviation à Istres avait l’agrément de formation continue et nous avions embauché un instructeur à plein temps. Les premiers instructeurs extérieurs sont arrivés vers les années 1990.
En 1993, avec l’aide du Comité d’Etablissement de Dassault Aviation, le hangar est agrandi du club house tel que nous le connaissons aujourd’hui. Un souvenir qui commémore la fin des travaux est affiché au club.
Marcel Dassault
Marcel Bloch est né le 22 janvier 1892 à Paris. Fils de médecin, dernier d’une famille de quatre enfants, il se passionne dès son jeune âge pour les nouveautés technologiques et, notamment, l’électricité. Puis : ” Un jour, en récréation, dans la cour de l’école il faisait très beau, j’ai levé les yeux vers le ciel et j’ai vu le Wilbur Wright du comte de Lambert doubler la tour Eiffel pour la première fois. Je n’avais jamais vu d’avion et j’ai compris que l’aviation était entrée dans mon esprit et dans mon cœur “. Après ses études secondaires, il entre à l’école d’électricité Breguet puis intègre l’école supérieure d’aéronautique dont il sort diplômé en 1913.
Sa contribution à l’aéronautique française débute lors de la Première Guerre mondiale. Versé au laboratoire d’aéronautique de Chalais-Meudon, il met son talent d’ingénieur au service de la France en créant une hélice baptisée Éclair (1916) et un biplace de chasse, le SEA 4 (1918) en collaboration avec Henry Potez et Louis Coroller.
Marcel Bloch se marie en 1919, sa femme lui donne deux fils, Claude et Serge. Après un intermède au cours des années vingt au cours duquel il se consacre à l’immobilier et, dans une moindre mesure, à l’automobile, il revient à l’aviation en formant une nouvelle équipe en 1930. ” Un jour, ou plutôt un soir, me trouvant au Bourget, je vis arriver Lindbergh sur le Spirit of Saint Louis qui venait de traverser l’Atlantique. j’ai compris alors qu’il y avait quelque chose de changé dans l’aviation et que l’aviation civile allait naître. Comme l’avion de Wilbur Wright m’avait conduit à l’aviation, le Spirit of Saint Louis m’y a ramené.”
Sa société étant nationalisée par le Front Populaire en 1936, il crée, le 12 décembre de la même année, la Société anonyme des avions Marcel Bloch (SAAMB) qui constitue, juridiquement, l’acte de fondation de l’actuelle Dassault Aviation. La Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest (SNCASO), dont il est administrateur délégué, est chargée de construire ses avions en série. Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate, ses sites de rencontrent contribuent à la défense du ciel de France en 1939-1940. Après l’Armistice, Marcel Bloch est interné par le gouvernement de Vichy. Il refuse de collaborer avec l’envahisseur et, après avoir connu avec sa femme et ses enfants le fort de Montluc à Lyon puis le camp de Drancy, il est déporté à Buchenwald durant huit mois.
En 1945 à 53 ans, pourtant paralysé par une maladie post-diphtérique, il reprend ses activités aéronautiques. Pour oublier la période noire de la guerre, Marcel Bloch et sa famille décident de changer de nom. Reprenant le pseudonyme porté par son frère, le général Paul Bloch, dans la Résistance, il devient Marcel Dassault en 1949. Il décide également de diversifier ses activités en devenant patron de presse (Semaine de France puis Jours de France) et homme politique (Sénateur des Alpes Maritimes puis député de l’Oise). C’est sous son nouveau nom que l’aviation à réaction lui apporte la reconnaissance internationale son génie.
Le MD-450 Ouragan (1949), premier avion à réaction de l’armée de l’Air française, réalise les premières percées à l’exportation (Inde, Israël) de l’industrie aéronautique française d’après-guerre et le Mystère IV (1954) consacre la reconnaissance du savoir-faire de sa société lorsque que les Etats-Unis commandent 225 appareils dans le cadre d’un accord de l’OTAN. En 1967, la Guerre des Six-Jours entre Israël et ses voisins arabes assoit définitivement la renommée de la qualité des appareils Dassault. La notoriété de Marcel Dassault est également due à sa participation au développement de la force nucléaire stratégique française, décidé par le gouvernement français à la suite de l’expédition de Suez en 1956, à travers le programme Mirage IV (1959).
Marcel Dassault explique lui-même le choix du nom pour ses appareils : ” C’est en souvenir du livre Le Docteur Mystère qui m’avait passionné dans mon enfance, que j’ai appelé mon premier avion supersonique Mystère. Mes avions Mirage, du fait de leurs qualités d’attaque et d’évasive, sont aussi invulnérable aux coups de l’adversaire que le mirage est insaisissable pour le voyageur du désert, d’où le nom Mirage “.
Mais Marcel Dassault aime également les avions civils de qualité. Une fois encore les Etats-Unis apportent la consécration à un produit de la société puisque c’est la Pan Am qui, la première, commande en série cet appareil et ouvre les portes du marché américain.
En dehors de ses activités aéronautiques et en plus de la presse et de la politique, Marcel Dassault se passionne pour l’architecture, le cinéma, la banque et la Bourse. En récompense des services rendus au pays, il rencontres la plus haute distinction française, la Grand croix de la Légion d’Honneur.
Marcel Dassault est décédé le 17 avril 1986. Un hommage exceptionnel lui a été rendu par le Gouvernement, les plus hautes autorités de l’État ainsi que par la presse nationale et internationale lors de ses obsèques qui, geste unique envers un industriel français, se sont déroulées aux Invalides.
Marcel Dassault reste surtout comme un homme doté d’une formidable soif de création et d’un regard constamment tourné vers le futur : ” Sans fausse modestie, je dirai que je me suis efforcé de ne pas manquer d’imagination. Avec l’équipe que j’ai formé, j’ai beaucoup travaillé. Je ne me laisse pas décourager par les difficultés. J’ai la passion de mon travail et je sais, par volonté, écarter tout ce qui pourrait m’en détourner. J’ai une vie simple et heureuse. Tout, autour de moi, concourt et doit concourir à l’œuvre que je me suis fixée.”